Réseau local Ethernet

Sommaire

 

Depuis plus d'un an maintenant que je connais linux, je n'ai jamais mis le nez dans la partie qui concerne les réseaux. Je sais qu'un réseau est constitué de plusieurs machines connectées entre elles, chacune étant identifiable grâce à son adresse IP (Internet Protocol). Celle-ci peut être fixe, ou alors attribuée dynamiquement (comme le fait votre fournisseur d'accès internet par exemple). Depuis quelques semaines, je m'y intéresse, car je voudrais connecter mon Pentium III 500 Mhz et mon TBird 1000 Mhz dans un réseau local. En fait, je souhaiterais répartir les charges de calcul de mes rendus Blender. C'est ce que l'on appelle un cluster (grappe) : une machine virtuelle très puissante constituée de plusieurs calculateurs mis en parallèle. C'est la NASA qui a implémenté en premier ce type de système que l'on appelle cluster BEOWULF.

Mais avant d'en arriver là, il faut commencer par voir les bases de la technologie réseau. Il faut avant tout bien savoir ce que l'on veut faire, car tout est possible sous linux : monter un serveur Web pour héberger votre propre site, un serveur d'application, partager une imprimante, utiliser une machine comme passerelle internet, ou comme noeud de calcul dans un cluster. En ce qui me concerne, je dois juste configurer un réseau local de type ETHERNET (en utilisant le protocole TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet Protocol)), constitué de deux machines, leur faire partager une imprimante, et par la suite, installer et utiliser un programme de calcul parallèle nommé PVM (Parallel Virtual Machine). Je ne rentrerai donc pas dans les détails des bases de la technologie réseau, car vous trouverez une documentation de qualité et très fournie sur le Web : les différents protocoles, notions de classe de réseau, de serveurs de nom de domaine, d'adresse de diffusion, etc... Je m'attacherai, comme à l'accoutumée, à décrire mon expérience de linux en réseau. De plus, si vous avez une Mandrake 8.1, il y a de fortes chances que votre matériel soit directement reconnu, et que les diverses options par défaut soit suffisantes pour démarrer, notamment au niveau du noyau, pour lequel je n'ai rien eu à régler.

Avant de connecter physiquement les machines, il faut récupérer un peu de matériel : une carte réseau type Ethernet par ordinateur, ainsi qu'un câble croisé à la norme RJ45. Pour connecter plus de deux ordinateurs, on aura en plus besoin de hubs ou de switches, ainsi que du câble RJ45 non croisé. Personnellement, j'ai juste acheté 2 petites cartes réseau à 104 Frs pièce, très bien adaptées à linux puisqu'elles possèdent le chipset RealTek 8139, et un câble RJ45 croisé à 30 Frs.

 

Installation et configuration

Tout le matériel est très bien reconnu par la dernière Mandrake 8.1. En effet, le chipset 8139 utilise le module 8139too, fournit avec la distribution. Le fichier /etc/modules.conf indique bien une ligne : alias eth0 8139too, et la commande : lsmod me montre que ce module est bien chargé au démarrage. Pour vérifier, on peut encore taper : dmesg | grep eth0 qui nous confirmera la présence d'une interface réseau sur la machine. Si aucune ligne n'est renvoyée, on saisi alors la commande : ifconfig. ifconfig est l'un des nombreux programmes présents avec le package des nettols (ifconfig, netconf, netstat, ping...) ; il sert à configurer et à activer les cartes réseau. La sortie de cette commande devrait afficher des informations concernant les interfaces réseau.

Tout d'abord on doit obligatoirement constater la présence d'un périphérique virtuel loopback, noté lo, et qui correspond à "l'autotest" du système. Il permet en effet à l'ordinateur de communiquer avec lui-même. Son adresse IP est toujours la même : 127.0.0.1. D'autre part, si une carte réseau est présente et bien reconnue sur votre ordinateur, il devrait aussi y avoir une ligne débutant par eth0, qui correspond à la première carte réseau du système (eth1, eth2...pour les autres). Là, si aucune ligne comportant des adresses IP n'apparaît, comme pour le périphérique loopback ("inet adr : 127.0.0.1 etc..."), c'est qu'aucune addresse IP n'a été attribuée à votre carte réseau. Pour la configurer, soit on utilise l'interface graphique netconf ou le programme ifconfig.

ifconfig eth0 192.168.0.1 netmask 255.255.255.0 assigne l'addresse IP 192.168.0.1 à la première carte réseau, avec un netmask de 255.255.255.0. Avec :

192.168.0.1 adresse de l'hôte (la carte réseau)

192.168.0 adresse du réseau (partie commune à toutes les machines du même réseau)

255.255.255.0 masque de réseau

Si l'on veut se simplifier la vie, on peut utiliser netconf, qui fonctionne très bien. Il suffit juste de remplir les champs HOSTNAME, IP adress et Kernel module, sans trop se préoccuper du reste, les options par défaut étant largement suffisantes pour débuter. Perso, j'ai paramétré comme suit :

HostName+DomainName : TBIRD.localdomain et PIII500.localdomain (mes deux machines...)

Alias (très utile) : TBIRD et PIII500 (on on peut prendre un autre nom que celui utilisé pour le HostName, c'est juste un alias quoi...)

Adresse IP : 192.168.0.1 et 192.168.0.2

Netmask : 255.255.255.0

Ce sont des valeurs très couramment utilisées pour les petits réseaux locaux privés. Elles sont enregistrées dans un fichier ifcfg-eth0, situé dans /etc/sysconfig/network-script, avec un autre, ifcfg-lo pour le périphérique loopback). Leur présence à cet emplacement est requis pour une configuration dès le démarrage de la machine. Pour que les adresses IP soient activées dès le démarrage, il faut activer l'option Manual dans netconf, car DHCP et BOOTP sont réservés pour l'attribution dynamique des IP (pas d'adresse IP fixe).

De plus, avec netconf, dans la partie "Misc/Info about other hosts" (infos sur les autres ordos du réseau), on voit bien que notre localhost.localdomain correspond à l'adresse 127.0.0.1, pour l'auto-communication comme décrit plus haut. D'ailleurs, nous allons réaliser notre premier test de communication avec le programme ping.

 

Communication

ping 127.0.0.1 teste la communication de la machine avec elle-même. Normalement, on doit voir défiler indéfiniment une suite de lignes nous décrivant la transmission de paquets d'information. On interrompt le processus en faisant Ctrl+C, et on regarde les dernières lignes. Elles nous donnent le nombre de paquets transmis, de paquets reçus et le pourcentage de paquets perdus, ainsi que des statistiques de vitesse de communication. Si tout a bien fonctionné, vous le saurez immédiatement... Le programme ping fonctionne en boucle sans fin, mais il est possible de lui passer une option pour lui indiquer le nombre de paquets à transmettre :

ping -cN 127.0.0.1 pour le faire "pinger" N fois. Quand les deux machines sont configurées, on peut passer à la communication d'ordinateur à ordinateur. Pour cela on va encore pinger. Depuis mon poste "Tbird", je tape dans une console : ping -c5 192.168.0.2, et je devrais voir défiler cinq lignes, tout comme lors de l'autotest, avec une ligne finale récapitulative. Je peux aussi taper simplement : ping -c5 PIII500, et j'obtiens le même résultat, signe que la communication est établie entre les deux ordinateurs. Depuis l'autre poste (PIII500), si je fais : ping tbird, j'obtiens le même résultat. Si ça ne marche pas, il faut vérifier le fichier /etc/hosts (sur chaque machine...), qui doit contenir l'ensemble des adresses IP des postes du réseau. Si vous avez opéré avec le programme netconf, et bien renseigné les différents champs indiqués plus haut, ça devrait être bon. Mais le cas échéant, il faudra remplir ce fichier "à la main".

Si vous avez installé les packages telnet-client et telnet-server sur chacune des machines, vous aurez la possibilité de réaliser des connexions distantes. Par exemple, un : telnet PIII tapé dans un terminal depuis mon poste TBIRD, me permet de me logger sous un nom d'utilisateur de la machine PIII, puis je fais un su - pour passer en root. En fait, on ne peut pas se connecter directement en root, donc il faut faire ce petit changement. L'invite de mon terminal n'indique plus alors "root@TBIRD:#" mais" root@PIII:#", qui prouve bien que je contrôle l'autre bécane. On peut aussi se servir du soft G-Telnet, qui propose une petite console graphique pour établir ce type de connexion.

Attention toutefois, ces connexions ne sont pas très sécurisées, aussi est-il conseillé d'utiliser OpenSSH, qui permet l'utilisation de canaux de communication cryptés. De même que pour telnet, on tape :

ssh tbird pour se connecter à une machine distante. Il faut bien sûr posséder un compte sur cette bécane. L'avantage par rapport à telnet, c'est que l'on peut se logger directement en root, et que les connexions sont sécurisées, et même cryptées grâce au fameux code RSA. OpenSSh possède de nombreuses options, que l'on peut consulter dans les pages man avec : man ssh.

[ Pour convertir cette page man en format PS (PostScript), puis PDF imprimable, on fait :

groff -man -Tps /usr/share/cheminverspageman puis un coup de ps2pdf pour passer du format ps à pdf, que l'on peut imprimer. Je décris la manip' car j'ai tourné l'autre jour pour imprimer cette page... groff est un prog'qui permet d'éditer et de créer des documents au format des pages man, et il est capable de convertir celles-ci grâce aux options apppropriées... (Encore plus rapide : man -t bash > bash.ps, puis ps2pdf bash.ps) ]

Autre manip' intéressante et utile, le lancement de programmes à distance. Imaginons que je veuille me faire une petite partie de LBreakout2, depuis mon ordos PIII (sur lequel ce jeu n'est pas installé), en exportant l'affichage de l'ordos TBIRD, qui lui, a LBreakout2 installé sur son disque dur. Ceci est possible car XWindow est un SERVEUR GRAPHIQUE, qui possède donc des fonctionnalités réseaux avancées...

Je me connecte donc sur TBIRD depuis PIII : telnet tbird, ou mieux, ssh tbird

Puis je tape : export DISPLAY=192.168.0.1:0.0 avec 192.168.0.1, adresse IP de PIII (sur lequel je veux jouer au jeu) et 0.0 correspondant au serveur.écran de TBIRD. La commande indique d'exporter l'affichage de TBIRD (0.0) sur PIII. Ainsi, si je lance (toujours connecté à TBIRD avec telnet ou ssh) LBreakout2, j'aurai l'affichage du jeu sur l'écran de l'ordos PIII.

 

Partage de fichiers

On dispose de plusieurs possibilités pour avoir accès aux données d'une bécane distante située sur un réseau. L'une d'entre elles est SAMBA, qui permet de partager des fichiers et des imprimantes entre des machines Win et des Linuxbox. Elle ne sera pas décrite ici (en tout cas pas pour l'instant), car j'ai expérimenté le système NFS (Network File System) en premier. Celui-ci permet de visualiser le contenu d'une machine comme si les données étaient présentes sur votre propre système. En effet, j'ai 2 bécanes sur mon mini-réseau local, mais la seconde machine ne dispose ni de lecteur de disquette, ni de lecteur CDROM. Ce n'est pas grave car NFS est justement là pour m'aider.

Pour disposer de ces fonctionnalités NFS, il faut avoir les options nfs activées dans la configuration du noyau, ce qui est le cas avec les distrib's récentes, et avoir installé les packages nfs et nfs-utils, présents par défaut sur la Mandrake 8.1. Ils sont même installés par défaut, et pour vérifier leur présence, on fait un : service nfs status dans une console, qui renvoie une réponse explicite du genre : nfs est en cours d'exécution... Si nfs n'est pas lancé, il faut le faire à la main : service nfs start. Pour qu'il soit lancé dès le démarrage de la bécane, on peut utiliser ksysv, le programme permettant d'ajouter/enlever des services au démarrage. Il suffit de faire glisser le programme nfs de la fenêtre de gauche, jusque dans l'un des niveaux d'exécution (ici le runlevel 5 pour le démarrage en mode graphique).

Le fichier important pour cette manip' est /etc/exports. Il définit en effet les dossiers qui seront accessibles aux hôtes d'un réseau donné. Dans mon exemple de réseau local, si je veux accéder aux répertoire /home de ma machine TBIRD (serveur), depuis PIII500 (client), je dois configurer /etc/exports sur TBIRD, ainsi que /etc/fstab sur PIII500. Cela me donne les lignes suivantes à ajouter dans /etc/exports, sur TBIRD :

/home (rw) *.localdomain

/mnt/cdrom (rw) *.localdomain

qui donne l'accès à toute machine du réseau localdomain, en mode lecture-écriture (ro pour lecture seule).

Il faut alors relancer nfs avec : service nfs restart

et les lignes dans /etc/fsatb sur PIII500 :

tbird:/home /mnt/nfs nfs 0 0

tbird:/mnt/cdrom /mnt/nfs nfs 0 0

avec bien sûr, le dossier /mnt/nfs à créer dans le répertoire /mnt (sur PIII500)...

Depuis PIII500, je tape dans une console : mount tbird:/home /mnt/nfs (il n'est pas nécessaire de mettre l'option -t nfs de mount, et l'on peut mettre les adresses IP à la place des alias PIII ou TBIRD), et magie de linux en réseau, je peux consulter mon dossier /home situé sur TBIRD. Je peut lire/écrire dans ce dossier, et en guise de test, je réalise un premier transfert de données d'une bécane à l'autre, par un simple glisser-déposer entre 2 fenêtres (l'une me montrant le contenu d'un dossier de "destination"quelconque sur PIII500, l'autre le contenu de /mnt/nfs/ de PIII500, qui contient donc l'arborescence de mon /home chez TBIRD (faut suivre...;-)..!). Encore mieux, je peux visualiser l'activité réseau grâce à net_monitor, lancé dans une console. Les pics du graphique m'indiquent qu'il y a bien transfert de fichiers de TBIRD à PIII500. Enfin je peux constater la présence de fichiers provenant de TBIRD, dans mon dossier de destination sur PIII500.

Cerise sur le gâteau, on peut placer des icônes sur KDE pour accéder à des dossiers distants : il suffit de créer des raccourcis type "CDROM" pointant sur tbird:/home, avec comme point de montage /mnt/nfs, et le tour est joué. Je n'ai pas testé avec Supermount, mais ça devrait fonctionner, en prenant toutefois en compte les incompatibilités entre Supermount et le noyau 2.4.x...

 

Rendu parallèle

Comme je l'ai dit plus haut, je souhaite utiliser la puissance de mes deux machines associées pour mes calculs de rendu Blender. En effet, ceux-ci sollicitent beaucoup le système, à cause des différents effets d'animation (ondes, ombres, mouvements de particules, etc...), et j'ai la possibilité de répartir la charge de calcul sur les bécanes d'un réseau. Par contre, je n'utilise pas PVM (Parallel Virtual Machine), comme dit en intro de cet article, car malgré sa simplicité d'installation, ce prog nécessite une configuration "manuelle" que je ne suis pas en mesure de réaliser pour l'instant. De plus, sur le site de Blender, j'ai trouvé une solution de rendu parallèle à télécharger. C'est donc cette solution que j'ai choisi de tester en premier lieu.

Pour cela, il faut les packages de binaires précompilés NSPR (librairies Netscape Portable Runtime) ainsi que le prog RENDERD. La mise en oeuvre est relativement aisée, même pour un débutant je dirais ( il y a aussi la possibilité de télécharger les sources à compiler soit-même, pour ceux qui souhaitent adapter/modifier le prog'...). Pas besoin de NFS ou autre, juste 2 bécanes minimum, reliées en réseau.

Il suffit d'extraire l'archive NSPR en premier. Le dossier d'installation n'a pas grande importance. Un tar xzvf nspr.tar.gz bien placé, et le tour est joué...

Par contre, l'archive RENDERD doit être décompactée dans /usr/local. Il y aura copie des prog's renderd et broker dans /usr/local/bin. Il faut absolument que l'éxecutable blender se trouve aussi dans ce répertoire, au côté de renderd et broker. On le copie donc, ou bien on fait pointer une variable d'environnement BLENDER vers lui.

On créé alors un nouveau dossier nommé brokertasks dans /usr/local/bin, près de nos prog's renderd et broker. Voilà, c'est quasi-fini. Il faut évidemment faire de même sur toutes nos machines du réseau.

Pour tester tout ça, on copie un/des fichier(s) d'animation *.blend dans le dossier /usr/local/bin/brokertasks/. On ouvre une console, on va dans /usr/local/bin, et on lance le broker (intermédiaire) sur une seule machine (ici TBIRD), avec la commande : ./broker

Ensuite, dans une autre console, depuis /usr/local/bin toujours, on lance : ./renderd sur toutes les machines ! L'intermédiaire broker gère les fichiers à traiter en les prenant un par un (par ordre alphabétique) dans brokertasks, et quelques secondes après, il répartit la charge de calcul sur tous les ordos du réseau fonctionnant, avec le renderd lancé.

On peut alors suivre l'évolution des opérations, avec la sortie des terminaux, qui nous indiquent que le fichier *.blend a été trouvé, qu'il est accepté, et que le calcul est lancé. Dans le terminal du second ordinateur, on voit défiler la liste des images calculées : c'est vraiment génial ! L'ordos TBIRD calcule les images 1,3,4,5,7,9, pendant que PIII traite les images 2,6, etc... puis les renvoie dans /render sur TBIRD, grâce à la connexion réseau. La répartition du calcul a belle et bien lieu, et je peux vérifier l'activité réseau avec le prog' net_monitor, qui me montre bien les transferts de données entre les 2 bécanes. Cette répartition "réseau" permet un sacré gain de temps : en faisant calculer une grosse scène lourde en effets d'animation à TBIRD seul, le résultat met une vingtaine de minutes à sortir. En utilisant ce procédé, je gagne une dizaine de minutes facile, ce qui est loin d'être négligeable.

Attention : le résultat sort dans le dossier /render/ sur TBIRD (le seul qui ait le broker en action) sous la forme d'une suite d'images au format désiré (jpeg, targa). Il faut donc que le fichier *.blend soit configuré pour être rendu dans ce type de format : si on met un format de sortie avi.jpg (NB un seul fichier vidéo au format AVI), ça ne fonctionnera pas, le renderd renverra un message d'erreur. Une fois un calcul terminé, les prog's restent en attente (daemons), et dès qu'un nouveau fichier *.blend est copié dans brokertasks, ils se lancent automatiquement. Une fois le travail effectué, on retrouve nos fichiers *.blend dans un dossier brokerdone (toujours dans /usr/local/bin/), qui est créé automatiquement.

On peut alors encoder cette suite d'images dans le banc de montage de Blender, et sortir l'anim' en avi.raw, avi.jpg, ou encore utiliser mpeg_encode pour l'avoir en *.mpeg... Je sais plus où j'ai lu ça : "Linux c'est top, mais Linux en réseau c'est trop puissant", et bien je vous le promets, c'est bel et bien vrai !

 

VNC

Pour le contrôle à distance, on a vu telnet et ssh, pour se logger en mode console. Il existe cependant une solution orientée graphique, nommée VNC, pour Virtual Network Computing. Ce prog' est constitué des packages vncviewer et vncserver sous Linux. Il permet de connecter plusieurs types de plateformes entre elles (Win98 et GNU/Linux pour notre cas), par le biais d'un simple réseau Ethernet (supposé correctement configuré et fonctionnel bien entendu...).

Entre deux machines linux :

Installer les packages vncviewer (pour le client, ici TBIRD) et vncserver (pour le serveur, ici PIII), livrés avec la Manadrake 8.2. Lancer le serveur sur PIII avec : vncserver tout simplement. On doit avoir un message de sortie avec une ligne du type : "New X Desktop is PIII:3" : notez bien ce PIII:3, c'est l'identificateur du serveur graphique de PIII qui sera "exporté" vers TBIRD.

Depuis le client TBIRD on tape alors la commande : vncviewer PIII:3 et il nous demande le mot de passe de l'utilisateur pour se connecter. On a alors le serveur X de l'ordos distant (ici PIII) qui s'affiche sur le client TBIRD. On peut lancer des progs', en fonctions des droits d'utilisateur dont on dispose, on peut surveiller les machines d'un réseau sans bouger de place (très pratique pour l'Education Nationale), réaliser des opérations de maintenance à distance, ou contrôler des machines via l'Internet, pour les personnes mal intentionnées.

Entre une machine linux et une Win98 :

Perso, je me suis intéressé à VNC à cause de mon scanner. En effet, CANON ne participant pas au développement de pilotes pour mon scanner parallèle, je me suis dit qu'en le connectant sur ma babasse PIII sous Win98, je pourrais piloter le tout depuis TBIRD tournant sous Linux... pas con le gars ;-)) L'expérience a fonctionné à l'école où je bosse, alors y'a pas de raisons... Et bien, pour y parvenir, il a d'abord fallu que je résinstalle Win98 sur les 2 machines, pour remettre à plat le réseau Win98, très lunatique dans son installation et son fonctionnement, mais j'y suis parvenu.

Sur TBIRD/Linux, je vais encore utiliser vncviewer, donc rien à toucher.

Sur PIII/Win98, j'installe le prog' VNC, qui fournit le viewer et le server. Il faut ensuite intégrer les infos dans la base de registre en allant cliquer sur MenuDémarrer/Programmes/VNC/Install Registry-truc-machin. Vous pouvez pas vous planter, c'est l'icône en RUBI-CUBE turquoise, symbole de la base de registre... Vous confirmez les dialogues-box qui s'ouvrent alors, puis vous lancer VNC en mode "APPL MODE" en cliquant sur Run WinVNC (Appl Mode). Il est alors demandé de rentrer un mot de passe pour que les clients puissent se connecter. Il suffit d'en saisir un et de s'en souvenir...

On retourne sur TBIRD/Linux, et on tape la commande : vncviewer : il demande alors le nom d'hôte ou l'adresse IP du serveur PIII ou tape directement vncviewer piii ou vncviewer 192.168.0.4. Puis on donne le mot de passe, et il se connecte. Magnifique ! On a le bureau de Win98 dans une fenêtre, et je peux lancer des scans d'images ou d'autres progs' Win98 tout en restant sous mon OS adoré. Celui-ci étant vraiment mutli-tâches et très stable, je peux faire d'autres choses, ce qui n'est malheureusement pas possible avec ce foutu Windaube... De plus, si je fais l'inverse, à savoir, lancer le viewer depuis PIII/Win98 et le server sur TBIRD/Linux (attention, comme dit plus haut, notez bien le New X Desktop TBIRD:2, par exemple, pour lancer le viewer Win98 avec TBIRD:2 !), j'ai le bureau Linux KDE2 sous mes yeux ébahis. Enfin, c'est pas l'usage que j'en fais, si je veux du Linux, je connecte directement en Linux. Ce qui est vraiment génial dans ce cas, c'est que je n'ai pas à investir dans un autre scanner, puisque celui-ci fonctionnant en mode ECP sur le port parallèle de PIII, il tourne assez vite (le mode ECP sur la carte mère de TBIRD n'est pas supporté).

Mais comment récupérer mes images me direz-vous, entre Linux et Win98 ? C'est la suite avec la mise en oeuvre de SAMBA.

 

SAMBA

Ca fait un moment que je voulais le tester le SAMBA, mais pas d'occas' alors... Maintenant que je scanne mes images à distance via le réseau Ethernet, il serait bien de penser à les rapatrier sous Linux. Et sachant que VNC ne permet pas la manipulation graphique de fichiers, par glisser-déposer par exemple, il faut utiliser un voisinage réseau "mixte" Linux/Win98 comme le prog' LinNeighbourhood, qui fonctionne sur la base de SAMBA. Bien sûr, je peux redémarrer l'un des 2 ordos pour communiquer en Win98/Win98 ou linux/linux, mais rebooter à chaque fois, c'est pas très pratique, et SAMBA est relativement simple à mettre en oeuvre.

Ce prog', qui est un soft phare de GNU/Linux, permet de partager des dossiers entre Linux et Win98, ainsi que des imprimantes, ce qui se révèle être très utile pour les réseaux mixtes, et surtout pour leurs administrateurs.

Avec la dernière Mandrake 8.2, Samba est installé et configuré par défaut. Pour vérifier qu'il est bien présent et qu'il tourne on tape :

service smb status qui doit renvoyer deux lignes : smbd in execution... et nmbd in execution..., preuve que les démons tournent.

Dans le cas contraire il faudra installer le package samba à la main ou en RPM. Pour tester la config'de SAMBA, il existe le petit prog' testparm qui renvoie des infos utiles pour connaître l'état du fichier de configuration.

Le seul truc à régler, c'est le fichier /etc/samba/smb.conf sous LM8.2

On édite ce fichier et modifie/ajoute les lignes suivantes :

[global]

workgroup = nom_domaine_Win98 ! attention mettre le nom de domaine du réseau Win98 !

netbios name = TBIRD netbios : nom hôte en majuscule

interfaces = 192.168.0.5 pour assurer la détection de la carte Ethernet

security = SHARE pour le partage sans mot de passe : ATTENTION si vous êtes connecté à l'extérieur comme sur le Net, cette option peut permettre à n'importe qui d'avoir accès à vos dossiers !!

Pour voir les dossiers Linux depuis Win98, on ajoute une section :

[partages]

path = /home

guest ok = yes ATTENTION, option dangereuse

read only = yes ATTENTION, option dangereuse si elle est mise à "no", car elle permet l'écriture dans les dossiers concernés

[cdrom]

path = /mnt/cdrom

guest ok = yes

read only = yes

locking = no

Pour la prise en compte de ces changements, on redémarre SAMBA avec : service smb restart

Si, depuis Win98, je double-clique sur mon icône Voisinage Réseau, je dois voir apparaître les 2 machines PIII, et TBIRD, et dans TBIRD, je dois avoir un dossier nommé partage, un cdrom, et éventuellement une imprimante. Pour cette dernière, les options par défaut du fichier smb.cong sont suffisantes, et permettent de lancer des impressions depuis win98 en passant par la machine linux, c'est vraiment génial, je sais que je me répète, mais c'est la vérité...!

Enfin pour pouvoir profiter d'un voisinage réseau analogue à celui de Win98, il suffit d'installer le soft LinNeighbourhood, qui permet de monter des dossiers Win98 dans un dossier /mnt/samba par exemple... Vraiment génial...

Je peux maintenant scanner mes images depuis Linux, grâce à VNC, puis les copier sans redémarrer, de mon ordos PIII sous Win98, à TBIRD sous GNU/Linux. Je peux utiliser mon réseau dans tous les sens, et piloter des progs' à distance, utiliser NFS pour les partage des fichiers sous Linux, Samba pour les échanges mixtes.

 

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